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Séminaire « Croiser le genre et la classe en sciences sociales »

mardi 11 juin | 10:30 13:00 CEST

Table ronde : retours sur des trajectoires de recherche

Site Pouchet, salle de conférence

Organisatrices

Isabel Boni-Le Goff (Cresppa)
Pauline Delage (Cresppa)
Eve Meuret-Campfort (Cresppa)

Intervenants

Christelle Avril (EHESS, CMH)
Isabelle Clair (CNRS, IRIS)
Maud Simonet (CNRS, IDHES)

Présentation du séminaire

Récemment, deux événements politiques ont souligné les enjeux que revêtent les rapports de genre et de classe à deux pôles opposés de l’espace social. Alors que le mouvement #metoo a mis en exergue les violences commises par des hommes en haut de la hiérarchie socioprofessionnelle à l’encontre de femmes dans des positions subordonnées, les mobilisations des Gilets Jaunes ont à la fois été critiquées par les commentateurs médiatiques pour le «  virilisme  » des militants et ont mis sur le devant de la scène le rôle spécifique et les besoins des femmes des classes populaires. Cette actualité, qui invite à ne pas se cantonner à l’analyse d’un rapport social, trouve un écho dans le champ académique.

En sciences sociales, on assiste en effet depuis les années 2000 d’une part à un regain d’intérêt pour l’analyse des classes sociales en sociologie (Pfefferkorn, 2007), d’autre part à la légitimité croissante du genre dans l’académie (Bereni & al., 2012). En outre, le croisement de ces deux rapports sociaux a également fait l’objet d’une actualité éditoriale avec la traduction récente de deux « classiques » de la sociologie et de l’histoire anglo-saxons (Hall & Davidoff, 20141987]), Skeggs, 2015 [1997]), la publication d’ouvrages traitant de cette articulation (Avril, 2014), mais aussi la parution de dossiers de revues consacrés à « Genre et classes populaires » (Genèses, 2006), à la question « Comment le genre trouble la classe » (Agone, 2010) ou à « La production quotidienne du genre en milieu populaire » (Genèses, 2018).

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Quoique minoritaires, les enquêtes œuvrant au croisement des rapports de domination se développent sans toutefois mettre au jour leurs rouages et leurs ficelles empiriques. Ainsi les enjeux épistémologiques et méthodologiques sont-ils marginalisés et peu investigués. Quels outils méthodologiques choisir pour déployer ou interroger une focale analytique ou une approche théorique imbriquant le genre et la classe  ? Que peuvent apporter l’ethnographie, les approches quantitatives, l’histoire, en la matière  ? Quelles difficultés pratiques et théoriques posent-elles  ? Par exemple, quelles leçons peut-on en tirer du point de vue méthodologique des travaux portant d’une part sur le genre et les classes populaires (Hamel et Siméant 2005), d’autre part sur le genre dans les classes supérieures (Benquet et Laufer 2016)  ? Autrement dit, peut-on analyser de la même manière les femmes des classes supérieures et celles issues des classes populaires  ?

En se penchant sur des parcours d’enquête, sur les processus de construction de matériaux empiriques, sur les prismes analytiques mobilisés, et sur la position des chercheur.e.s quant à leurs données, ce séminaire entend mettre en lumière les bricolages empiriques opérés pour appréhender ensemble les rapports de genre et de classe. Faire retour sur des enquêtes passées doit alors permettre de réinvestir des questions méthodologiques et épistémologiques. Quelles sont les exigences et difficultés posées concrètement par une approche «  intersectionnelle  »  ? Que produisent, sur le plan méthodologique, certains choix théoriques, par exemple le fait de se situer plutôt dans une perspective matérialiste attentive aux rapports sociaux ou dans un cadre d’analyse poststructuraliste centré sur la capacité d’action des enquêté.e.s  ?

À partir d’objets et de niveaux d’analyse variés, ce séminaire propose des études de cas et des réflexions méthodologiques et théoriques articulées à des enquêtes empiriques pour envisager différentes manières de penser, d’étudier et d’analyser les rapports entre le genre et la classe. Se concentrer sur le genre et la classe ne repose pas sur la volonté de nier l’existence d’autres rapports sociaux (de race en particulier) et ou de minorer leurs effets sociaux et politiques, mais bien de saisir concrètement comment l’articulation peut être mise en œuvre sur des terrains différents.

Parcours d’enquête

Table ronde : retours sur des trajectoires de recherche

Christelle Avril (EHESS, CMH), « Penser les subordinations des femmes : des questionnements passés, des questionnements ouverts »

Isabelle Clair (CNRS, IRIS), « La comparaison ethnographique, une traduction empirique de l’approche intersectionnelle ? »

Maud Simonet (CNRS, IDHES), « De l’engagement bénévole au travail gratuit : désandrocentrer le travail, repenser la classe laborieuse ? »

Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (Cresppa)

01 40 25 10 83

Voir le site Organisateur

Site Pouchet (CNRS)

59 rue Pouchet
Paris, 75017 France
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01 40 25 10 25
Voir Lieu site web